Le coton de tige il y en a dans toutes les salles de bain. Enfin, il y avait dans toutes les salles de bain et trousse de toilette car il est désormais banni de la mienne.
Pourquoi me direz-vous ? Parce qu’il n’est pas écologique ? Parce qu’il peut rentrer trop long dans l’oreille et blesser le tympan ? C’est en partie pour toutes ces raisons que je ne m’en sers plus mais surtout suite à une de mes mésaventures en voyage scolaire.
Mais où est passé le coton ?
Lors d’un voyage scolaire à Paris, nous étions logés nos 43 élèves et nous en auberge de jeunesse. Le soir tombe après une journée bien chargée, enfin au calme dans notre chambre, je me prépare à aller me coucher.
J’enlève mes appareils auditifs, les nettoie avec la lingette jetable prévue à cet effet, tout en papotant avec ma camarade de chambrée. L’air de Paris, la pollution a du m’assécher les oreilles qui me démangent. Je décide de les hydrater à l’aide d’un coton de tige imbibé d’huile d’amandes douces.
Je bavarde tout en faisant aller et venir le coton de tige au debut du conduit de ma seule oreille en état de marche. Premier aller-retour, tout va bien. Sauf qu’au troisième je me rends compte que le coton n’est plus au bout du bâtonnet ! il me reste que le bâton. Le coton est dans mon oreille !
Au secours ! Ma camarade de chambrée me dit qu’elle ne le voit pas….Me voilà imaginant le scénario catastrophe : devoir quitter le groupe pour aller aux urgences à cause…d’un coton de tige ! Heureusement, grâce à l’huile en massant l’oreille, le coton remonte et Valérie, ma sauveuse, a réussi à le rattraper à la pince à épiler (Merci Valérie ! ).
Cette mésaventure m’a obligé à chercher une alternative au coton de tige …et j’ai trouvé et fabriqué un kit de voyage.
Matériel
un petit pinceau à maquillage
1 stylo bille type gel
1 tube échantillon de parfum
de l’huile d’amande douce
Mode d’emploi
1/ Démonter le stylo. il faut qu’on puisse dévisser la mine.
2/ Enlever la mine du stylo
3/ Glisser le pinceau mine en avant dans le tube du stylo
4/ Revisser le support de mine et mettre le bouchon
5/ Verser l’huile dans le tube d’échantillon de parfum que vous aurez bien nettoyer avant.
Pour appliquer l’huile, il suffit de sortir le pinceau du crayon, d’en tremper la pointe dans le tube d’huile et le passer le pinceau sur la paroi du conduit auditif.
Afin de compléter ce kit de voyage, j’ai réalisé des lingettes qui feront l’objet d’un prochain article.
Ces derniers temps, j’ai pas mal écrit sur ma découverte du monde en stéréo. L’adoption de Tic et Tac étant effective, il était temps d’affronter la grande ville,ma ville natale : Bordeaux.
Début du voyage
On a commencé notre excursion par être coincées par un bouchon sur l’A63 par deux accidents sérieux mais sans blessés heureusement. Pour ne pas avoir à galérer pour se garer en ville nous nous sommes garées à la fac Bordeaux III, près de l’arrêt de tram. Cela fait toujours un peu bizarre de traverser la fac presque 18 ans après.
Après avoir acheter une tickarte 10 voyages et compris le fonctionnement du nouveau composteur, direction le centre-ville. Il y a plein de sons nouveaux dans le tram pour moi et on découvre tout ce qui a fermé/ ouvert depuis notre dernière venue.
Premier arrêt
Notre première destination est le restaurant vietnamien, le Phood. Ils ont changé la déco et modifié la carte…et les tarifs ! C’est toujours aussi bon mais à presque 5€ la bière Saïgon, je décide de m’en passer ! La salle est petite et donc bruyante, je dois, du coup, couper le micro. Mais mon bo bun est très bon.
Balade Bordelaise
Après manger, on déambule dans les rues du vieux Bordeaux. C’est très chouette de retrouver ma ville natale.
Un peu de lèche-vitrine et d’essayage de bonnets pour me trouver un nouveau couvre-chef adapté à Tic et Tac. Je n’ai définitivement pas une tête à bonnets. La mode n’est décidément pas très portable : Qui porte pour un réveillon ou une soirée un peu classe, une combinaison en velours noir plus proche du babygros que de la tenue de bal. Ce n’est pas très joli, sûrement inconfortable et pas du tout pratique pour aller aux toilettes. Et en plus, si tu n’as pas la taille mannequin,tu as juste l’air de porter un costume de carnaval à pas cher ! La foule de la rue Sainte Catherine m’obligera à couper plusieurs fois mon micro . Puis la F**C, où nous passerons un petit moment à bouquiner.
Lectures à la F**C
J’ai passé un bon moment à regarder les DVD en promotion, pour finalement me dire que finalement le streaming me suffit. Direction donc le coin manga, où il y a des sièges pour lire. J’ai choisi Platinium End.
L’histoire Mirai est un orphelin maltraité qui tente de se suicider car il ne pourra jamais être heureux. Il saute du toit d’un immeuble. Mais il est sauvé de justesse par Nasse, une Ange qui lui offre trois pouvoirs spéciaux et fait de lui l’un des 13 candidats au poste de Dieu. L’ange s’avère ne pas être si angélique et être candidat au poste dieu n’est pas de tout repos et sans danger. Très chouette manga en 9 tomes en cours de publication mais pas adapté en collège.
On finit nos livres et partons en plein délires d’essayages de couvre-chefs aux Galeries Laf*****e. Cela va du bonnet « Jean-Claude Dusse » qui contre toute attente ne se révèle pas si mal que ça au bonnet Madame Irma et au chapeau de mémé .
Notre plus gros fou-rire étant le bonnet dit « Alien ». La matière n’est ni confortable ni agréable. L’aspect fait peur et l’allure avec….comment dire….On dirait des préservatifs sur pattes ! Affreux !
Mais il est temps de filer vers le cinéma afin de ne pas rater la séance du film en version originale. Certaines vitrines de mode sont flippantes dont une avec trois mannequins vêtues de pulls moches imprimés léopard bizarre violet, orange, rouge ou vert, assortis avec des pantalons rose, vert pétard, bleu électrique. On dirait les tenues des méchants dans Jem et les hologrammes!
Cinéma en VO
L’avantage d’aller au cinéma dans une grande ville, c’est qu’il y a du choix au niveau des films en version originale et pas uniquement sur une seule séance. Nous avons donc décidés d’aller voir le Retour de Mary Poppins.
Le film est une suite du premier. On retrouve Michael et Jane adulte. Michael est veuf, père de 3 enfants. Jane est une ardente travailliste. Lorsque la banque menace de saisir la maison familliale, Mary Poppins apparaît pour s’occuper des enfants Banks. Le film suit la trame du premiers films dans l’utilisation des techniques. Il ferait une très bonne comédie musicale en live. Il y a de nombreux clins d’oeil au premier film, mon préféré étant la présence de Dick Van Dyck (Bert dans le 1e). A 93 ans quelle forme, j’aimerai danser aussi bien à son âge ! Bref le film est plutôt réussi.
Mollat, mon amour
Impossible pour une amoureuse des livres comme moi de passer une journée à Bordeaux sans faire un saut chez Mollat.
Pour les non Bordelais, c’est LA librairie indépendante de Bordeaux. Vu l’heure tardive, le passage sera rapide, mais j’ai eu le temps de craquer sur le tome 3 du Loup en Slip (article à venir). Je prends plein de notes en référence pour une prochaine commande pour le CDI.
Pizza entre amies
Dernière étape de notre journée bordelaise. Je commence un peu à fatiguer. J’ai beaucoup joué du bouton marche/arrêt du micro. La foule me fatigue. Il est temps d’aller voir Manuela. En se rendant chez elle, on réalise un des gros avantages de vivre à la ville : tu peux te faire livrer ce que tu veux à manger. Enfin presque. La 1e pizzaria nous annoncera d’un air sinistre qu’elle ne livre pas notre secteur et que non, elle ne sait pas qui peut assurer les livraisons. Nous portons notre choix sur deux pizzas, une à pâte fine, une à pâte épaisse. A la livraison, surprise…La pâte fine n’a de fine que le nom et la pâte épaisse ressemble à un gâteau brioché !
C’est le moment où la pile de Tic choisit de dire qu’elle est en fin de vie. Heureusement que dans mon sac à main, j’ai de quoi résoudre ce problème. Je suis plutôt contente que cela ai lieu chez Manue et pas en plein rue ou tram.
Le retour
Il est temps de songer à reprendre la route. Dehors, il gèle. J’apprécie la chaleur de mes mitaines, mais mon bonnet habituel n’est pas très pratique avec Tic et Tac. J’ai sans cesse peur de les faire tomber par inadvertance en remettant mon bonnet en place. Je pense qu’un bandeau années 20 ou un chapeau iront mieux.
Retour en tram. Traversée de la fac de nuit. C’est drôle, il y a plus de monde qu’en journée. Cette traversée nous rend un brin nostalgique l’espace d’un instant. On récupère la rocade facilement, je n’ai pas perdue la main en orientation bordelaise. La route du retour sera nettement plus paisible que l’aller. Il y a peur de circulation. Mais avec la fatigue, les acouphènes apparaissent. Nous sommes sur une route de campagne où il faut faire gaffe aux bestioles suicidaires la nuit. La musique coupera court à mes acouphènes et aide à la détente du conducteur.
Bilan
Tic et Tac sont au top ! Je peux de nouveau tout faire y compris une grosse journée en ville noire de monde. Le bouton On/Off de Tic est mon meilleur ami ! C’était vraiment une très chouette journée à refaire !
Ce soir c’est la dernière…ma dernière soirée de malentendante dans un monde d’entendants qui n’a jamais vraiment été adapté. Ce n’est pas lui qui s’est adapté à moi, mais moi à lui. Dans ce domaine là, j’ai dû bidouiller aussi.
Des années à essayer de compenser cette oreille manquante, à trouver des astuces pour que cela ne se voit pas. Pour se fondre dans la masse. En vain.
Un jour de Février, il y a 38 ans de cela, un bébé bataille avec ce fichu cordon. Trois tours bien serrés autour du cou avant de dire bonjour au monde. Trois tours qui empêchent son cerveau de s’oxygéner comme il faut. Mais comme le matériel est de bonne qualité, il lutte et commence déjà à bidouiller. Il se demande dans quelle partie couper l’oxygène pour qu’il y ait le moins de dégâts. Il choisira l’oreille gauche qui ne communiquera plus jamais avec lui, à moins d’un miracle médical.
Ce bébé grandit avec cette oreille unique pendant quelques année sans que nul ne s’en aperçoive vraiment grâce…aux bidouilles.
La musique. Ecouter de la musique sans entendre la stéréo. Pour un entendant, l’écoute en « mono » paraît archaïque. Sauf qu’il y a tellement d’autres façons d' »écouter » la musique. Les vibrations sont une façon bien plus vivante de ressentir, d’entendre la musique. C’est pour cela que j’aime autant les festivals en plein air. Il y a un côté vivant, sensuel de ressentir la musique de cette façon.
La bidouille la plus importante reste la lecture sur les lèvres, bien pratique mais qui intrigue. Pourquoi fixe-t-elle comme ça les lèvres…
Tout simplement parce que la forme des lettres sur les lèvres, leurs combinaisons permettent grâce à une sorte de dictionnaire mental de compléter les mots qui ne sont pas entendus. Cela n’est pas une science exacte et il y a de beaux quiproquos quand les personnes en face articulent mal ou que la fatigue parasite.
Car toutes ces bidouilles pour compenser ont un coût. Un coût énergétique énorme. Il y a des jours où j’ai l’impression d’être un Pokémon qui voit sa barre d’énergie fondre à la vitesse grand V.
Aujourd’hui c’était ma dernière en incognito chez les entendants, qui sont toujours surpris quand tu leur annonces que ce n’est pas la peine de me parler à gauche. Non si je ne réponds pas ce n’est ni du mépris ni de l’indifférence. Juste que je n’ai pas entendu tout simplement.
Être dans une pièce remplie de monde parlant en même temps est un cauchemar. Tout n’est que brouhaha et bribes de phrases.
Comment pouvoir s’intégrer à un groupe quand il est impossible d’entendre une phrase entière venant d’une même personne ? Comment ne pas avoir l’impression de gêner l’autre à le faire répéter deux ou trois la même chose car vous n’avez pas entendu sans passer pour une débile profond ? Vous me direz faire répéter n’est pas bien méchant. Oui, d’accord. Mais la fréquence à laquelle cela est nécessaire est usante. Et on a bêtement la sensation d’être différent d’un simple entendant qui sait, directement ce qu’il se dit.
Demain matin sera la dernière matinée où en rentrant dans une pièce, je me demanderai où me mettre pour entendre tout le monde. J’avoue que ça a des avantages. Si en réunion ou ailleurs quelqu’un vous importune, vous vous mettez de façon à l’avoir du « mauvais côté » et vous êtes tranquille…enfin tant que de temps en temps vous regardez sur ses lèvres pour répondre sans trop de bévues.
Sinon il reste la célèbre technique du « c’est pas faux ».
C’est donc la dernière aujourd’hui. Demain, je deviens « bionique ». Grâce à la technologie, je vais enfin entendre le son venant de la gauche. Pleins de repères vont changer dans l’espace, dans le rapport au monde, dans la communication.
C’est à la fois pleine de hâte et d’appréhension que je vais rentrer dans ce « nouveau monde ». Il va falloir de nouveau bidouiller, trouver de nouveaux repères.
J’ai cherché à trouver des informations sur ce que l’on pouvait ressentir après un tel changement. Quelles étaient les sensations ressenties, les difficultés à affronter, les trucs chouettes à découvrir pour quelqu’un qui va après 38 ans découvrir enfin la stéréo même artificielle. Je n’ai pas trouvé grand’chose.
C’est pour cela que je pense faire quelques articles ici, sur ce blog pour partager mes découvertes et éventuellement rassurer de futures oreilles bioniques.
Aujourd’hui c’était la dernière….Demain sera la grande première….
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