Voici une lecture bouleversante : J’ai 14 ans et ce n’est pas une bonne nouvelle de Jo Witek. C’est un autre lauréat du Prix Babelio jeunesse 2021
L’histoire
L’école est finie, Efi, 14 ans, rentre insouciante dans son village pour rejoindre sa famille et ses amies. Mais l’accueil n’est pas vraiment celui espéré.
Elle est une fille, et elle vient d’avoir ses premières règles. Pour sa famille, elle est bonne à marier.
Elle est jeune, belle et instruite. Elle fera leur fierté et leur rapportera de quoi rembourser leurs dettes si elle fait un bon mariage.
Pendant qu’elle était à l’école, ils lui ont choisi un mari. Désormais elle ne peut plus se promener librement dans le village. Afin de s’assurer de sa pureté, tout le village la surveille.
Plus le jour du mariage approche, plus la panique d’Efi monte…
Mon avis
Ce livre est court et percutant. On ne voit pas le temps passer.
Le texte à la première personne amplifie l’identification. Sous couvert de respect des traditions et de respect envers la famille, Efi se retrouve à épouser un homme qu’elle n’a pas choisi, qui a le double de son âge en échange d’une scie sauteuse et d’un groupe électrogène. Elle est échangée comme un objet, un animal.
L’école est loin d’être considérée comme un moyen d’émancipation. Finis les rêves de devenir ingénieur. L’école sert juste à lui donner plus de valeur. Une femme instruite c’est prestigieux. Mais une fois mariée, la lecture lui sera interdite car susceptible de la pervertir.
D’une enfance insouciante, indépendante, elle passe sans transition au statut de femme soumise et obéissante à son mari.
Dans son malheur, notre héroïne a la chance d’avoir le soutien de sa famille et d’avoir le nom d’une organisation qui aide les mineurs à fuir les mariages forcés.
A mettre dans tous les bons CDI !
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