Le 1e novembre 2023 est sorti deux œuvres Hayao Miyazaki : Le voyage de Shuna, une conte illustrée de la main du maître à l’aquarelle, et le Garçon et le Héron
Le voyage de Shuna
Shuna est le prince d’un petit royaume isolé et pauvre. Son peuple se contente du peu qu’il a. Mais à la suite de sa rencontre avec un vieil étranger, Shuna décide de partir à la recherche de la mystérieuse graine dorée qui pourrait nourrir son peuple. Contre l’avis de tous, il part à sa recherche avec seulement quelques provisions et son Yakkuru. En chemin, il croisera le chemin de Théa et sa sœur qu’il sauvera de l’esclavage et affrontera les divinités pour obtenir la précieuse graine dorée.
Ce n’est ni un album, ni un manga. C’est un conte illustré à l’aquarelle. Les dessins sont doux et il n’y a pas de dialogue, seulement le texte de l’histoire. On peut tout à fait imaginer lire le texte à voix haute, mais il serait dommage de se priver de la beauté des dessins
On y trouve certains personnages ou thématiques des œuvres qui ont suivi l’écriture de ce conte.
Ainsi le géant semeur de graines rappelle le robot jardinier du Château dans le ciel. Théa laisse entrevoir les personnages féminins fortes chères à Miyazaki, Sophie du Château ambulant, Mononoké mais surtout Nausïcaa.
Le film Nausïcaa est en préparation lors de l’écriture de ce conte.
C’est doux, prenant et facilement accessible à tous. A mettre dans tous les bons CDI !
Le Garçon et le Héron
Le dernier film de Hayao Miyazaki après son faux départ à la retraite. Il est sorti lui aussi le 1e novembre 2023. Je l’ai vu en VOST.
L’histoire
Mahito est un jeune garçon de 11 ans qui vit à Tokyo, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, et qui doit quitter la capitale pour la campagne japonaise, après la mort accidentelle de sa mère dans un incendie. Son père est le directeur de l’usine d’armement du coin et il attend un enfant avec la sœur de sa femme Natsuko.
Arrivé au manoir, il est accueilli par un héron cendré guetteur. Pour tromper son ennui, il explore les alentours du manoir. Il y trouve près de l’étang une étrange tour qui aurait été bâtie par son grand-oncle pour y abriter sa bibliothèque. Cet oncle serait devenu fou suite à un abus (!) de lecture.
Cette partie de la forêt est interdite à Mahito. Mais le Héron, à la façon du lapin d’Alice au pays des merveilles, l’intrigue et l’incite à pénétrer dans la tour.
Mon avis
Ce film de 2h est magnifique, bordélique mais magnifique. J’ai eu un peu de mal où voulait en venir Hayao Miyazaki. On y retrouve vaguement la guerre, l’amour de la nature mais certaines choses m’ont désarçonnée. L’histoire de l’oncle devenu fada suite à un abus de lecture m’a bien fait marré, j’avoue. Les boules blanches qui montent au ciel une fois arrivées à maturité m’ont fait pensé aux adiposes de Doctor Who.
Les scènes où les personnages parlent mais il n’y a pas de son pour ces paroles, m’a un peu dérangé, mais cela est du à ma manie de lire sur les lèvres. Cela s’explique pour la scène de l’incendie, cela rajoute au sentiment de panique de Mahito.
Pour une fois, il y a peu de machines volantes, mais beaucoup d’oiseaux : le héron, les pélicans et les perruches. D’ailleurs, la transition de l’armée de perruches/perruches dans le monde réel est magnifique et coloré.
Les mamies représentent toujours la sagesse mais aussi les défauts des humains. Quand à Himi, elle est à la fois un personnage fort sans pour autant voler la vedette à Mahito. Comme la plupart des héroïne de Miyazaki, elle est débrouillarde et gentille.
On ne peut s’empêcher de faire le parallèle entre le grand-oncle et Hayao Miyazaki. Le grand -oncle renonce à se trouver un successeur, tout comme Hayao Miyazaki a renoncé depuis le décès de Takahata, à se trouver un successeur à la tête des studios Ghibli.
Alors oui, le film est magnifique mais un peu trop fouillis pour prendre la place du Château ambulant comme mon film préféré des studios Ghibli. Et pour finir, l’affiche japonaise est bien plus belle que l’affiche française.
