Petite lecture au parfum d’enfance Astérix : La fille de Vercingétorix( éditions Albert René, 9.99€).
Ce sont les dernières aventures de nos Gaulois préférés et…. Pas les meilleures
Ce 38e album d’Astérix, sorti le 24 octobre 2019, n’est plus dessiné et imaginé par ses papas historiques, Albert Uderzo (qui a aujourd’hui 92 ans) et René Goscinny (décédé en 1977) mais par Jean-Yves Ferri pour les textes et Didier Conrad pour le dessin.
Table of Contents
L’histoire
Une nuit, la vie paisible du village des irréductibles Gaulois est perturbée par une arrivée nocturne. Ipocalorix et Monolitix, chefs guerriers Avernes, membres du mystérieur FARC (Front arverne de résistanche checrète) demandent une audience à Abraracoursix dans sa hutte. Ils fuient les Romains et essaient de protéger Adrénaline la fille de qui on ne doit pas dire le nom (Vercingétorix ! ). Ce dernier a remis à sa fille, avant de se rendre à César, son torque (Collier symbolique gaulois) en lui faisant promettre de ne jamais se soumettre et de rester libre.
César aimerait beaucoup mettre la main sur Adréaline et son collier pour montrer que c’est lui le grand vainqueur. Pour cela, il utilise les services d’un traître bitturige de l’armée arverne : Adictosérix.
Le temps qu’Ipocalorix et Monolitix trouvent un bateau pour mettre Adrénaline en sécurité à Londinium, Adrénaline restera au village sous la surveillance d’Astérix et Obélix.
Les personnages
On retrouve les personnages historiques du village : Astérix, Obélix, Idéfix, Abraracoursix, Panoramix, Bonnemine, Ordralfabétix, Cétautomatix etc…
Les nouveaux
Adrénaline
C’est la fille de Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom à voix haute : Vercingétorix. Il lui a confié son torque, symbole gaulois. César souhaite la capturer afin de la « romaniser ».
Elle est en cavale depuis la défaite de son père de Lugdunum en passant par Lutèce. Ses 2 « papas » avernes souhaitent l’envoyer en sécurité à Londinium.
Elle aime s’habiller en Gothique, ne parle pas avec l’accent averne et a pour fâcheuse habitude de ….fuguer !
Selfix et Blinix
Ce sont les fils respectifs de Cétautomatix et Odralfabétix. Ils ont le même âge qu’Adrénaline, ce qui forcément les rapproche et permet d’aborder le thème de l’adolescence.
Adictosérix
C’est un ancien compagnon d’arme de Vercingétorix qui a changé de camp. Ce bitturge reproche à Vercingétorix d’en avoir toujours privilégié les Avernes au détriment des autres peuples. C’est un redoutable pisteur avec son cheval Nosfératus.
Ipocalorix et Monolitix
Compagnons d’armes de Vercingétorix, ils ont combattu au côté d’Abraracousix et Agecanonix. Ils considèrent Adrénaline comme leur fille.
Letibix
Navigateur, doux rêveur, je vous laisse deviner d’où vient son nom….
Le dessin
Alors franchement les dessins sont chouettes, fidèles à l’original.
Il faut dire que Didier Conrad maîtrise son sujet.
Les personnages sont respectés, le décor, tout y est. Vraiment rien à redire de ce côté-là.
Le scénario
Et là, le bât blesse. Il tient sur un timbre poste. On a l’impression de retrouver un immense fan service. Tous les personnages historiques -ou presque- se trouvent dans cet album.
Pourquoi laisser Adrénaline au village au lieu de la faire escorter jusqu’à Londiunium par Astérix et Obélix ?
Le parallèle entre Vercingétorix et De Gaule est en filigrane tout le long. CE qui, au lieu d’être un ressort comique alourdit l’histoire.
Tout comme on se demande bien
pourquoi on retrouve les pirates, et Epidemaïs dans cet album à part pour du fan service La scène du bateau pirate n’en finit pas et est même limite brouillonne !.
Quand on lit le titre, on se dit « Tiens enfin une vraie place des femmes dans le monde d’Astérix, autre que celle de faire les courses. Et bien non raté ! « Les seules femmes qui apparaissent, et encore peu c’est Bonemine et la femme d’Agecanonix et encore dans des rôles bien futiles.
Beaucoup font le parallèle entre Adrénaline et Greta Thunberg. Sauf que l’écologie n’est pas le cheval de bataille d’Adrénaline. C’est juste une ado rebelle qui en a assez d’être un objet de convoitise et de disputes partout où elle va. Elle est courageuse, elle tient tête à tout le monde mais comme toujours elle finit comme une demoiselle en détresse à secourir.
La fin semble terriblement bâclée, comme si les bagarres de pirates avaient pris trop de cases. L’apparition de Jules César et Brutus est plus qu’anecdotique.
Astérix et Obélix sont sous utilisés, clairement.
Conclusion
Un 38e album décevant au final. Les dessins sont bien mais le scénario laisse à désirer. A côté, les animés d’Alexandre Astier, notamment le dernier « Astérix et la potion magique » était bien plus drôle et travaillé. Ici, les vannes sont tellement grossies qu’elles sont plus grosses qu’Obélix !
Ceci étant dit, cela reste une chouette bande dessinée jeunesse et ado. Et hop au CDI !
0